La cigarette électronique connectée : un échec

La cigarette électronique apparaît pour beaucoup comme un gadget dont les utilisateurs finiront bien un jour ou l’autre par se lasser, avant de se remettre derechef à fumer. C’est évidemment faux mais l’on peut cependant concéder à ces médisants un point : initialement la cigarette électronique a été la chasse gardée de passionnés, bricolant leur cigarette électronique dans leur garage, échangeant sur des forums, eux aussi de passionnés, des conseils aussi énigmatiques que « J’ai changé la bourre de mon carto, j’ai fait un Dry Hit et maintenant je vape comme une loco, à essayer ».

Eh oui, la cigarette électronique, avant d’être le phénomène commercial que l’on connaît aujourd’hui, était un objet réservé à des initiés, lassés de tous les substituts tabagiques inefficaces croisés au fil des années, un gadget donc.

Mais la logique commerciale l’emporte, à une époque où s’ouvre en France une franchise tous les trois jours, la cigarette électronique est déjà devenue pour certains un indispensable du bon petit citadin qui se respecte (ce qui n’est pas une tare), et au même titre que tous les objets du quotidiens, certains essaient de créer la cigarette « connectée », comme le sont déjà leur frigo, leurs livres, leur aspirateur…. Bref, c’est indispensable.

Mais est-il vraiment pertinent de vouloir du « Tout connecté » ? Rien n’est moins sûr… et encore moins dans le cas de la cigarette électronique. Et pourtant vous vous doutez bien que le rédacteur de cet article est plutôt branché nouvelles technologies et Internet.

Cigarette électronique ? Cigarette intelligente ? Disque laser de Dorothée ?

Si tout va bien, la bourgeoise dans quelques années ne devrait plus avoir de contacts humains, et pour cause. Elle passera son temps à guetter sur son smartphone : le nombre de calories brûlées sur le chemin du travail grâce à sa super appli utilisant le gyroscope de son téléphone, son nombre de respirations, parce que son prof de Yoga lui a dit que plus de dix par minutes c’est mauvais pour son Chakra Racine, et enfin elle surveillera le nombre de bouffées inspirées sur sa cigarette électronique, parce que « Tu comprends, la nicotine c’est mauvais pour le teint ». Et oui, au-delà de la petite plaisanterie, c’est bien de cela qu’il s’agit : la cigarette connectée est une cigarette électronique équipée d’un dispositif comptabilisant et analysant votre consommation. Vous en voyez l’intérêt ?

Papa, c’est quoi le tube qui clignote dans ta poche ?

L’idée de base, c’est d’avoir un capteur intégré à la cigarette électronique qui va mesurer la consommation et renvoyer donc des informations à un smartphone ou à un ordinateur : partant de là, notre vapoteur deux point et surtout zéro pourra suivre sa consommation quotidienne grâce à des courbes, et pourquoi pas partager tout ça à ses amis sur ses réseaux sociaux favoris, qui trépignent déjà d’impatience de savoir que Janine a vapoté deux fois moins mardi que dimanche. Si, ils trépignent d’impatience. Plusieurs acteurs du marché se sont déjà lancés sur ce créneau : deux français : MyVaps et Smokio (Parce que les noms en anglais c’est cool) et l’anglais Sylversmoke.

Technologiquement parlant, deux approches sont proposées : soit une bague qui se visse entre la batterie et le réservoir et qui comptabilise tout ce qui passe, soit une cigarette complète qui est dédiée à cette fonction. Dans les deux cas, les technologies sont très récentes et encore peu fiables.

Je suis pas raciste, j’aime juste pas les cigarettes électroniques connectées

Vous l’aurez compris, chez Artdefumer.fr, on n’est pas convaincus par la cigarette électronique connectée. Et comme on n’est pas ingrats, on a même quelques arguments :

–       Technologies : Malgré tout le zèle apporté par les acteurs de ce micro marché à communiquer sur les avantages de leur système, nous restons très sceptiques : dans le cas de la bague, rien ne nous permet d’affirmer que le capteur enregistre l’intégralité de la vapeur qui passe et surtout, rien ne nous permet d’affirmer que toute la vapeur termine effectivement dans les poumons. En réalité, l’objet même de cette technologie est déjà contrarié : puisque sa fiabilité n’est absolument pas vérifiable. Si l’on enlève à la cigarette électronique connectée son compteur nicotinique, il ne nous reste que le compteur de bouffées. Et là, le bât blesse encore une fois puisque de nombreux produits actuels proposent cette technologie : deux produits ont un compteur de bouffées chez Artdefumer.fr : La Itaste VV et l’Ego V2. Donc en somme, acquérir une cigarette électronique connectée, c’est avoir une cigarette électronique avec un compteur nicotinique qui ne marche pas, un compteur de bouffées, certes, mais avec une autonomie bien amoindrie : en effet, c’est bien de faire du connecté, mais ça prend du jus. Vous avez dit plus-value ?

Par ailleurs, les premiers virus contaminant les cigarettes électroniques connectées ont déjà fait leur apparition…

–       Prix de la cigarette électronique : Et qui dit avancée technologique dit prix augmenté. Si vous souhaitez en effet faire l’acquisition d’une cigarette électronique connectée complète, vous devrez débourser pas moins de 80€ chez l’offrant le moins cher pour être comblé. Pour un produit qui n’est pas fiable. Pour un produit avec une moins bonne autonomie. CQFD.

–       Utilité : Encore un point qui nous laisse perplexe. Certains avancent que cette technologie simplifierait le travail des médecins accompagnant des fumeurs en train d’arrêter. Mais quel intérêt si la technologie ne fonctionne pas ? Par ailleurs, fumer et vapoter sont deux actes extrêmement différents : nous vous l’expliquons dans cet article : les cinq étapes pour arrêter de fumer avec la cigarette électronique.

Et pour finir : quel est l’intérêt de suivre sa consommation de nicotine ? Vapoter est avant tout un plaisir, et un Art pour les créateurs de ce site. Avez-vous un compteur de verre de vins sur votre smartphone ? De petits biscuits apéritifs ? De parties de jambes en l’air ? (certains en ont peut-être un, certes) Doit-on quantifier les plaisirs lorsqu’on se les offre ? Notre réponse est non. Surtout lorsque la contrepartie est un prix excessif et des capacités amoindries.

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