Cigarette électronique, infantilisation contre liberté ?

Publié le : 02 mars 20217 mins de lecture

La cigarette électronique est un exemple assez trivial certes, mais particulièrement pertinent dans le cadre de notre sujet. Récemment, l’ensemble des médias s’est fait le relai de la volonté ministérielle d’interdire les cigarettes électroniques dans les lieux publiques, pour des raisons de santé publique, bien sûr. Cependant, le rapport de l’OFT (L’office français de lutte contre le tabagisme) parut dernièrement recommande plutôt l’inverse, puisque l’assurance d’une nocivité moindre pour le consommateur devrait pousser le gouvernement à favoriser le développement de la cigarette électronique. D’autant que sur le plan économique, il s’agit tout simplement du nouveau marché le plus dynamique de France. Pour l’instant, aucun danger tangible n’est scientifiquement relié à l’utilisation de la cigarette électronique. Nonobstant cet état de fait, Marisol Touraine a bien expliqué qu’elle espérait voir l’objet interdit dans un certain nombre de lieux public dès cet été, notamment les parcs ainsi que les transports en commun.

Lorsque des journalistes lui demandèrent pourquoi persister dans cette voie, sans attendre une preuve médicale formelle de la dangerosité du médicament, la réponse de la ministre a été la suivante :

« Le risque avec la cigarette électronique, c’est qu’elle pourrait redonner l’envie du geste au fumeur, ce qu’il faut combattre à tout prix ».

Voilà la phrase sur laquelle je vous propose de réfléchir un peu. Cette phrase est terrible autant dans sa forme que dans sa portée.

Dans sa forme, la réponse indique que finalement, le risque majeur que pourrait courir les usagers de la cigarette électronique, c’est l’envie de se retomber dans le tabac. Donc en résumé, le risque majeur de la cigarette électronique, c’est le tabac. Information intéressante. Contraindre le marché de l’e-cigarette à se réduire, via un matraquage médiatique permanent, c’est finalement pour sauver les consommateurs du fait qu’il pourrait se mettre à fumer. Mais on sait en même temps que pour la première fois dans l’histoire, grâce à la cigarette électronique, les ventes de tabac sont en chute libre en Europe. Ainsi, notre ministre qui nous indique que le meilleur moyen de lutter contre le tabac, c’est de lutter contre son pire ennemi.

La puissance logique de ce raisonnement peut vous ébranler. C’est notre cas aussi, ainsi que celui du principe de non-contradiction, qui agonise en ce moment aux pieds mêmes de la ministre. On pourrait penser que le plus grave est là, et que finalement l’activité de Marisol Touraine, en manque sans doute d’un petit coup médiatique, méritait quelques pages dans les journaux, pour que l’on sache qu’elle existe.

Il y a cependant quelque chose de beaucoup plus grave dans la déclaration citée plus haut. Ce qui nous apparait comme beaucoup plus important chez Art de Fumer, c’est que la ministre prétend ni plus ni moins pouvoir brider « les envies » des consommateurs. C’est un discours extrêmement inquiétant, qui relève d’une forme de dirigisme très prononcé, pour ne pas dire un peu totalitaire. Si l’on s’en tient aux principes fondateurs de la démocratie, la ministre de la santé est nommée pour défendre les intérêts des français dans le secteur de la santé. En plus de faire exactement l’inverse, Marisol Touraine prétend réguler nos envies. Pour ceux qui auront lu des dystopies comme 1984 de George Orwell, rappelez-vous que la forme aboutie de totalitarisme décrit dans ces scénarios apocalyptiques est la négation même de l’humanité. Il est très inquiétant qu’un gouvernement, au-delà de vouloir définir les règles impératives de respect de la société afin d’assurer la vie en communauté, considère comme de sa prérogative de vouloir influencer ou normer les « envies » des citoyens. Les régimes politiques historiques qui ont tenu le même discours avaient tous des camps de rééducation, nul besoin de les nommer pour savoir de quoi l’on parle.

Certes, la cigarette électronique peut apparaître comme un sujet trivial pour parler de propagande d’état et de dérive dangereuse. Cependant dans un monde libéral centré autour de la consommation, ce sont les sujets économiques qui sont les plus déterminants dans les choix politiques, en termes d’enjeu et de jeux de pouvoir.

Notre propos n’est ni extrême, ni extrémiste. Il est tout à fait normal pour un gouvernement d’interdire la vente d’un produit sur son territoire, si celui-ci est à même de déclencher des troubles à l’ordre public, voire de mettre des vies en danger (c’est l’argument principal de l’interdiction de vente et de consommation des produits stupéfiants).

Le cas de la cigarette électronique et de la cigarette classique est bien différent. Ce n’est pas parce que vous fumez une cigarette (comprenant du tabac ou non) que vous augmentez vos risques d’avoir un accident de voiture, de déclencher des crises psychopathologiques, ou bien encore de ressentir un manque tel que vous sombrerez dans la délinquance pour vous procurer votre dose.

A partir de là les cas n’étant pas comparables, nous serions très curieux chez Art de Fumer de connaitre la légitimité de Mme Le Ministre pour s’introduire dans notre intimité, et vouloir normer nos envies, nos désirs. Il serait tout à fait intéressant de connaitre les raisons doctrinales d’une telle volonté, surtout lorsque celle-ci est aussi paradoxale que la lutte contre un produit qui permet de sauver des vies, et d’amoindrir les dépenses de la collectivité. Vous pouvez lire ici la politique de l’équipe d’Art de Fumer, qui est très claire à ce sujet.

Enfin, l’hypocrisie gouvernementale sur ce sujet relève du grotesque. Figurez-vous que cette même ministre vient de signer une tribune dans le Huffington Post, qu’elle a sobrement intitulé « Santé, faire le pari de l’innovation ». Une telle manipulation des mots, un sens si profond du paradoxe, il faudrait penser que Marisol Touraine se joue de nous.

Si vous aussi vous trouvez scandaleux la façon dont la question est traitée par le gouvernement et plus spécifiquement par la ministre de la santé, pour pouvez rejoindre le mouvement de l’AIDUCE, afin de faire valoir votre droit auprès des instances européennes. Vous pouvez également consulter notre catalogue de cigarettes électroniques en ligne afin de savourer nos produits tant que vous êtes libre de le faire.

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